

Pris.es à l'intérieur du contour d’une vague, est une recherche expérimentale et poétique qui s’articule autour de la définition du mot milieu compris sous la définition suivante: l'ensemble des éléments matériels et immatériels, circonstances physiques et physiologiques, morales et sociales qui nous entourent et nous conditionnent. À cet effet, cette installation vise à présenter l'expérience de la formation de trois corps, afin d’évoquer, par la métaphore, l’assujettissement aux paramètres physiques et sociaux de notre milieu.
Techniquement, il s’agit du moulage de silhouettes en bio-plastique puis de leur formation en arc de cercle. Au mur, on y retrouve les corps reposant sur les supports qui furent destinés à courber ceux-ci lors de leur phase de séchage. Au sol, la silhouette qui servit de modèle sort légèrement du plateau qui fut utilisé comme base pour supporter les corps en bio-plastique et préalablement pour la confection des moules. Sur cette drôle de civière, est disposé l’ensemble des parties des trois moules faits de plasticine dont la moitié est contournée par de la peinture bleue.

On y retrouve donc une composition dynamique où l’idée du contour est doublement soulignée. Finalement, un jeu de corde, de poulies et de goujons, semblable à des trapèzes de forme triangulaire surplombe les éléments au sol. En plus de dynamiser l’installation en occupant l’espace de façon aérienne, elle évoque et met l’emphase indirectement sur l’idée de l’omniprésence du support.
Le modèle rigide et stéréotypé, les contours mous des moules éparpillés et les supports qui contraignent la matière au repos, renvoient, par le biais des formes et des qualités plastiques, aux modalités du rite de passage du corps et de l’esprit à travers la vie.
Toutefois, bien qu’il épouse les formes qu’on lui donne, le bio plastique résiste et continue librement de bouger. Ainsi, les silhouettes issues du même modèle s’altèrent et se transforment différemment. Leur matérialité translucide laisse le regard s'y plonger comme une invitation à l’introspection, une invitation à réfléchir à notre propre matérialité et aux contours qui nous façonnent.
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